Le BHAKTĀMAR STOTRA

Le Bhaktāmar (ou Bhaktāmara) stotra (littéralement : le panégyrique du dévot immortel) est une pierre précieuse dans la littérature religieuse jaïne. Ce flot incessant de louanges du premier Tīrthankara Adināth peut rendre (dit-on) un dévot immortel.

L’auteur de ce texte, l’Āchārya Śhri Mānatunga, était à la fois un ascète missionnaire et un grand érudit.

On raconte qu’un certain Vriddha Bhoj, un des rois de l’Avantī (ancien nom de la région indienne du Mālvā), avait enchaîné et incarcéré l’Āchārya Mānatunga poussé par la curiosité de voir un miracle se produire. L’Āchārya avait été mis dans une cellule obscure dont on ne pouvait sortir qu’après avoir franchi 48 portes. Chacune d’elles était chaînée et verrouillée. On avait dit au roi que, si le prisonnier avait assez de foi dans le seigneur Adināth, il pourrait utiliser le pouvoir de cette foi pour s’évader. L’Āchārya médita pendant trois jours. Le matin du quatrième, il composa ce panégyrique en l’honneur du seigneur Adināth. Au moment où il chanta la première stance (sloka), les chaînes et les verrous de la première porte tombèrent. Il chanta, de même, les autres stances et les 48 portes s’ouvrirent l’une après l’autre. Après avoir chanté toutes les stances, il quitta la prison en homme libre. Ce fait étonna le roi qui devint un fervent disciple de l’Āchārya et du seigneur Adināth. Le miracle eut ainsi un grand effet.

Ces stances, écrites à l’origine en sanskrit, ont été transcrites en caractères romains ; ainsi, les lecteurs qui ne connaissent pas la langue sanskrite, peuvent réciter ou chanter le texte dans cette langue. Le sens de ces stances, donné en anglais dans www.jainworld.com, a permis la présente traduction en français.

Le Bhaktāmar stotra comprend 48 stances. Chacune d’elles se compose de quatre parties et chaque partie de 14 lettres sanskrites. Le panégyrique complet comprend ainsi 2888 lettres.

On assure que certaines stances ont un effet miraculeux pour obtenir différents résultats, ainsi :

– les stances 2, 36 et 48 pour devenir riche,

– la stance 6 pour augmenter le savoir,

– la stance 10 pour augmenter la vérité des paroles,

– la stance 7 pour supprimer les obstacles,

– les stances 17 et 45 pour éloigner les maladies et la souffrance,

– la stance 46 pour échapper à la prison et à l’oppression,

– la stance 47 pour supprimer les peurs,

– la stance 41 pour soigner les morsures de serpents et les empoisonnements,

– la stance 9 pour se protéger des sorts,

– la stance 19 pour satisfaire tous les besoins.

Stance n° 1

Lorsque les dieux se prosternent aux pieds du bienheureux Rishabhadeva (Adinâth), l’éclat des bijoux de leurs couronnes est intensifié par le rayonnement divin des ongles de ses pieds. Le simple fait de toucher ses pieds absout les êtres vivants de leurs péchés. Celui qui s’abandonne totalement à ces pieds franchit les barrières habituelles des renaissances et parvient à la libération. Je transmets mes respectueuses salutations aux pieds du bienheureux Rishabhadeva, le premier Tīrthankara, qui a propagé la religion (jaïne) au début de l’ère présente.

Stance n°2

Les seigneurs célestes, après avoir acquis la sagesse, par la compréhension parfaite de tous les canons, ont fait l’éloge du bienheureux Adināth par des hymnes qui captivent l’auditoire dans les trois royaumes (le ciel, la terre et l’enfer). Moi (Āchārya Mānatunga), homme humble avec peu de sagesse, je vais m’efforcer de faire aussi l’éloge de ce premier Tīrthankara.

Stance n° 3

Seul un enfant ignorant essaye de saisir une chose impossible, comme le reflet de la lune dans l’eau. De même, Ô Jina ! Sans aucune insolence je vais essayer, en dépit de mon ignorance, de faire votre éloge, vous qui avez été vénéré par les dieux.

Stance n° 4

Ô Océan de vertus ! Brihaspati (Brahmâ), le seigneur des dieux lui-même peut-il avec l’aide de sa sagesse infinie, citer toutes vos vertus pures et merveilleuses comme la lune ? (Certainement pas). Un homme peut-il nager dans un océan en furie infesté de reptiles, fouetté par les vents du déluge ? (Certainement pas.)

Stance n° 5

Ô Apôtres des apôtres ! Je ne possède absolument pas la sagesse de relater vos vertus infinies. Cependant, inspiré par ma dévotion envers vous, j’ai l’intention de composer un hymne pour faire votre éloge. Il est bien connu que, pour protéger son faon, une biche, oubliant sa fragilité, se dresse sur ses pattes et fait face à un lion. ( De même, la dévotion me force à affronter la grande tâche de composer cet hymne, sans juger de ma propre capacité).

Stance n° 6

Ô Personnification de pure sagesse ! J’ai si peu de connaissance que mon projet va paraître ridicule aux sages. Mais, ma dévotion envers vous m’incite à chanter cet hymne à votre gloire, comme les pousses de mangue forcent le coucou à produire son chant mélodieux, au printemps.

Stance n° 7

Les mauvais « karma » accumulés par les êtres vivants sont balayés instantanément en faisant votre éloge. De même, les rayons perçants du soleil font disparaître alentours toute l’obscurité, épaisse et noire comme un bourdon.

Stance n° 8

Je compose ce panégyrique en croyant que, bien que réalisé par un ignorant comme moi, il plaira certainement aux nobles personnes du fait de votre divine influence. De même, quand elles sont sur des feuilles de lotus, les gouttes de rosée brillent comme des perles en offrant une vue agréable.

Stance n° 9

Le soleil brillant est loin mais, à l’aube, son doux rougeoiement fait fleurir les boutons pendants du lotus. De même, Ô Jina ! Que les incommensurables pouvoirs de votre gloire et la simple prononciation de votre nom avec dévotion détruisent, à eux seuls, les péchés des êtres qui vivent en ce monde et qu’ils les purifient !

Stance n° 10

Ô Seigneur du monde vivant ! Ô Eminence du monde ! Il n’est pas surprenant que celui qui est absorbé à faire l’éloge de vos vertus infinies ( en intégrant les vertus dans sa conduite) atteigne votre position élevée. On ne serait pas surpris qu’un maître bienveillant fasse de ses sujets ses égaux. En fait, à quoi sert de servir un maître qui ne permet pas à ses subordonnés de progresser jusqu’à une position élevée comme la sienne ?

Stance n° 11

Ô Jina ! Votre magnificence est envoûtante. Après avoir vu votre divine forme, rien d’autre ne plaît à l’œil. Manifestement, qui pourrait aimer goûter l’eau salée après avoir bu l’eau fraîche du divin océan de lait, pure et apaisante comme la lumière lunaire ?

Stance n° 12

Ô Couronne des trois royaumes ! Il semble que la tranquillité et l’harmonie transmises aux particules fondamentales ont disparu, après avoir constitué votre corps, parce que je n’en vois pas d’autres que les vôtres, en dehors de la magnificence du monde.

Stance n° 13

La comparaison de votre visage à la lune ne me paraît pas satisfaisante. Comment votre visage scintillant, qui plaît aux yeux des dieux, des anges, des humains et des êtres semblables, peut-il être comparé à la lune tachée, terne et pâle durant le jour, comme les feuilles à l’automne ? Vraiment, la ressemblance à votre visage, même la plus valable, est modeste, en comparaison.

Stance n° 14

Ô Seigneur des trois royaumes ! Surpassant l’éclat de la pleine lune, vos vertus infinies irradient tout l’univers, même au-delà des trois royaumes. Les hymnes de louanges de vos vertus peuvent être entendus partout. Vraiment, qui peut maîtriser la liberté de mouvement des dévots du seul tout-puissant que vous êtes ? (Certainement personne n’en est capable).

Stance n° 15

Ô Sans passion ! Les nymphes divines ont essayé de vous séduire par des gestes libidineux, mais il n’est pas surprenant que votre tranquillité n’ait pas été troublée, même partiellement. De même, le vent fou terrible du dernier jour, qui fait bouger les collines ordinaires, ne peut inquiéter le sommet du grand mont Sumeru.

Stance n° 16

Ö Seigneur ! Vous êtes une lampe divine, qui illumine tout sans avoir besoin ni de mèche ni d’huile ; elle est sans fumée et elle éclaire les trois royaumes. Même la tempête qui fait bouger ce qui est inébranlable n’a pas d’effet sur elle.

Stance n° 17

Ô Moine parmi les moines ! Votre gloire sans limite est plus grande que celle du soleil. Celui-ci se lève chaque jour, mais il se couche aussi, alors que l’orbe de votre omniscience brille toujours et ne s’éteint jamais. Le soleil est sujet aux éclipses, mais vous êtres sans passion et infiniment vertueux, de ce fait, aucune passion, aucun désir n’éclipsent la gloire de vos vertus. Le soleil se lève doucement sur les parties du monde, mais l’éclat de votre omniscience l’irradie en permanence. Les rayons du soleil sont obscurcis par les nuages insignifiants, mais il n’y a rien qui peut faire obstacle au rayonnement de votre connaissance.

Stance n° 18

Ô Seigneur ! Votre visage de lotus surpasse la beauté de la lune. La lune brille seulement la nuit et cela dans un cycle bi-mensuel alors que votre visage est toujours rayonnant. La clarté de la lune pénètre de façon limitée l’obscurité alors que votre visage ôte l’obscurité universelle de l’ignorance et des désirs. La lune est éclipsée et couverte par les nuages, alors que rien ne peut voiler votre face.

Stance n° 19

Ô Seigneur de l’univers ! A t-on besoin du soleil pendant le jour et de la lune pendant la nuit, alors que votre visage toujours lumineux balaye au loin l’obscurité du monde ? De même, lorsque la moisson est mûre on n’a plus besoin de tonnerre et de nuages de pluie.

Stance n° 20

Ô Seigneur ! La connaissance pure, incessante et complète, qui est la vôtre, ne peut être trouvée chez aucune autre déité dans le monde. De même, le lustre et l’éclat de pierres précieuses inestimables peuvent difficilement être vus dans des morceaux de verre qui scintillent par l’effet d’un rayon de lumière.

Stance n° 21

Ô Seigneur suprême ! Qu’il est bon d’avoir vu d’autres déités dans le monde avant vous, car après mon insatisfaction a été dissipée par l’aperçu de votre expression détachée et sereine. Maintenant que j’ai été témoin de l’ultime, je ne peux plus me satisfaire de divinités inférieures dans ma vie actuelle ou dans mes vies futures.

Stance n° 22

Ô l’Unique ! On peut voir de nombreuses étoiles et diverses planètes dans toutes les directions, mais le soleil seul se lève à l’est. De même, d’innombrables femmes donnent naissance à des fils, mais un fils illustre comme vous est né d’une seule femme, vous êtres unique.

Stance n° 23

Ô Sage des sages ! Tous les sages estiment que vous êtes l’être suprême brillant comme le soleil par delà l’obscurité. Vous êtes exempt des méfaits de l’attachement et de l’aversion et au-dessus de l’obscurité de l’ignorance. On devient immortel en voyant, en comprenant et en suivant la voie de la pureté que vous avez montrée. Il n’y en a pas d’autre qui mène au salut.

Stance n° 24

Ô Seigneur ! En vous regardant sous vos différents aspects, les sages s’adressent à vous comme : adamantin ( en existence), universel ( en connaissance), infini (en vertus), fondateur (en philosophie), bienheureux ( en état), majestueux (en gloire spirituelle, éternel (en pureté), serein ( en sensualité), seigneur des ascètes (en méditation), précepteur du yoga ( en yoga), multidimensionnel (en perspective), unique (en identité), omniscient (en forme) et pur ( en exemption de tout vice).

Stance n° 25

Jina ! Les sages ont fait l’éloge de votre omniscience, vous êtes ainsi Bouddha. Vous êtes aussi le plus grand bienfaiteur de tous les êtres vivants dans l’univers, vous êtes ainsi Shiva. Vous êtes également l’auteur du code de conduite (foi juste, connaissance juste et conduite juste) qui mène à la libération (moksha), vous êtes ainsi Brahmā. Enfin vous êtes présent dans les pensées de tous les dévots car vous avez la splendeur de l’absolu, vous êtes ainsi Vishnu. Vous êtes de ce fait le plus grand de tous.

Stance n° 26

Ô Libérateur de toutes les misères des trois royaumes ! Je m’incline devant vous. Ö Vertueuse adoration de ce monde ! Je m’incline devant vous. Ô Seigneur suprême des trois royaumes. Je m’incline devant vous. Ô Briseur de la chaîne sans fin des vagues de renaissances ! Je m’incline devant vous.

Stance n° 27

Ô Vertueux ! Il n’est pas étonnant que toutes les vertus aient été attirées par vous et aient fusionné abondamment en vous, ne laissant aucune place aux vices. Ceux-ci ont cru en masse chez les autres êtres. Enivrés par leur orgueil, ils sont emportés au loin et ne vous approchent pas, même en rêve.

Stance n° 28

Ô Tīrthankara ! Assis sous l’arbre ashoka, avec l’aura de votre corps scintillant et rayonnant, vous êtes divinement splendide, comme le soleil perçant de ses rayons l’obscurité croissante au milieu de nuages épais.

Stance n° 29

Ô Tīrthankara ! Assis sur un trône orné de pierres précieuse multicolores, votre corps doré merveilleux éblouit et séduit. Il est comme le soleil levant qui, sous le dais du ciel bleu, réfléchit ses rayons éclatants sur les pics des montagnes de l’est.

Stance n° 30

Ô Tīrthankara ! Les éventails blancs comme neige aux fibres souples ( les châmara géants) qui se balancent de chaque côté de votre corps doré, ressemblent aux flots d’eau pure, scintillante comme la lune croissante, qui coule depuis le pic sur les parois de la montagne dorée ( le mont Meru).

Stance n° 31

Ô Tīrthankara ! Un dais triple orne l’espace sur votre tête. Il a le doux rayonnement blanc de la lune et il est décoré de volants de perles. Ce dais vous protége des rayons du soleil brûlant et par ses trois étages symbolise votre suprématie sur les trois royaumes.

Stance n° 32

Les battements de tambours résonnent profondément et remplissent l’espace dans toutes les directions, comme s’ils félicitaient votre sereine présence et appelaient tous les êtres des trois royaumes à rejoindre la voie pieuse que vous avez montrée. L’espace entier retentit à l’annonce de la victoire de la vraie religion.

Stance n° 33

Ô Tīrthankara ! Un jet de parfums divins et une pluie de fleurs odorantes, comme les mandar, sundar, nameru, pārijāta, etc., se portent vers vous, avec le mouvement de la douce brise. Cette scène crée une impression charmante, comme si vos pieuses paroles se changeaient en fleurs qui se répandaient sur les terriens.

Stance n° 34

Ô Tīrthankara ! Le splendide halo autour de vous est plus brillant que tout dans l’univers. Il dissipe l’obscurité de la nuit, il est plus éblouissant que de nombreux soleils réunis et il est aussi doux et apaisant que la lumineuse pleine lune.

Stance n° 35

Ô Tīrthankara ! Votre divine voix (votre discours) a le pouvoir de montrer la voie de la libération à tous les êtres. Elle a la clarté qui révèle le mystère et la transformation de la matière. Profonde et sincère, elle a le pouvoir étonnant de se transformer en une langue compréhensible par tout être vivant dans le monde.

Stance n° 36

Ô Jina : Vos pieds sont resplendissants comme de frais lotus dorés. Leurs ongles ont une lueur avenante. Partout où vous posez ces pieds, les dieux créent de divins lotus dorés.

Stance n° 37

Ô Seigneur des ascètes ! La hauteur de l’éloquence, la lucidité et l’érudition évidentes de vos discours ne se voient nulle par ailleurs. De même, l’obscurité qui dissipe l’éclat du soleil ne peut jamais se voir dans les étoiles et les planètes scintillantes.

Stance n° 38

Ô Jina ! Les dévots qui s’abandonnent à vous ne sont pas apeurés, même par un éléphant furieux, avec de la bave ruisselante, piqué constamment par des abeilles bourdonnantes. ( Vos dévots sont toujours et partout sans peur, car la quiétude de leur profonde méditation pacifie même les êtres les plus opprimants).

Stance n° 39

Ô Jina ! Un lion féroce ouvre en les déchirant les tempes d’un éléphant et éparpille ses os blancs rougis de sang mais, rugissant de colère, prêt à sauter sur sa proie, il devient pacifique et n’attaque jamais le dévot qui s’est abrité à vos pieds secourables. (En d’autres termes, vos dévots n’ont pas peur des lions féroces).

Stance n° 40

Ô Jina ! Même un incendie consumant toute une forêt, allumé par la tempête de la fin des temps, avec des flammes aux étincelles incandescentes, est éteint en un instant par le flot apaisant des louanges de votre nom. ( C’est-à-dire que vos dévots n’ont pas peur du feu).

Stance n° 41

Ô Bienveillant ! Un dévot, qui a bu l’anti-poison de votre nom pieux, franchit sans peur un serpent extrêmement venimeux qui siffle, a les yeux rouges sang, un corps noir comme le jais, une apparence repoussante et le capuchon dressé. ( C’est-à-dire que vos dévots n’ont pas peur des serpents).

Stance n° 42

Ô Vainqueur des vices ! De même que l’obscurité décline avec le lever du soleil, les grandes armées des rois qui causent un tumultueux vacarme, avec des chevaux qui hennissent et des éléphants qui barrissent, font retraite lorsque votre nom est chanté (En d’autres termes, vos dévots n’ont pas peur des ennemis).

Stance n° 43

Ô Vainqueur des passions ! Dans la bataille acharnée où les guerriers sont avides de marcher lourdement sur les flots de sang jaillissant des corps des éléphants percés par des lances pointues, les dévots qui ont cherché protection dans le jardin de vos pieds de lotus connaissent finalement la victoire. ( En d’autres termes, à la fin, vos dévots sont toujours victorieux).

Stance n° 44

Ô Être d’humeur toujours égale ! A bord d’un bateau pris au faîte de vagues immenses, entouré d’alligators agressifs, de créatures océaniques géantes et de feu marin, les dévots qui chantent votre nom, surmontent ces horreurs et traversent l’océan. ( C’est-à-dire que vos dévots sont exempts de la peur de l’eau).

Stance n° 45

Ô Omniscient ! Une personne extrêmement malade, défigurée par une hydropisie avancée, qui a perdu tout espoir de guérison et de survie, lorsqu’elle frotte les parcelles de poussière comme du nectar qui sont sur vos pieds de lotus, est complètement guérie et devient belle comme Adonis.

Stance n° 46

Ô Âme libérée ! Les personnes mises en prison, attachées de la tête aux pieds avec de lourdes chaînes et dont les cuisses sont meurtries par les tranchants rugueux de leurs liens, parviennent à se détacher et à se libérer, en chantant votre nom.

Stance n° 47

Ô Jina ! Le sage qui récite ce panégyrique avec dévotion est toujours exempt de peur des éléphants furieux, des lions féroces, des feux de forêts, des serpents venimeux, de la mer déchaînée par la tempête, des maladies mortelles et de l’asservissement. En fait, la peur elle-même est effrayée par lui.

Stance n° 48

Ô Jina ! Avec dévotion j’ai fait ce chapelet ( ce panégyrique) de vos vertus. Je l’ai décoré de (mots) charmants et de fleurs (sentiments) multicolores. Le dévot qui le porte toujours à son cou obtient les bienfaits de Lakshmī, la déesse du succès. ( Il s’attire les plus grands honneurs et il atteint le but suprême de la libération).

Fin